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sortie désert, encore !

 

 

Désireux de nous renouveler notre expérience dans le désert et d’avancer un peu plus loin dans celui-ci, nous avons décidé de louer un quad. 

J’avais  envie de voir d’un peu plus près la chaîne arabique et les différentes roches qui la compose après avoir parcouru l’article de François-Michel de Rozière,  Discours sur la représentation des roches de l'Égypte et de l'Arabie par la gravure, et son utilité dans les arts et dans la géologie, pp. 41-48 », Description de l'Égypte. Histoire naturelle, vol. II (si vous voulez lire vous aussi l'article, n'hésitez pas à me contacter, je vous l'enverrai avec plaisir)

 

Accompagnés de Mouss (exceptionnellement en vacances) et de son fils Mohamed (pas d’école l’après-midi en Egypte), nous voilà partis pour une excursion de 2h qui nous a permis de découvrir, le long de la route (interdite aux touristes) du ouadi Hamamat (qui permet la traversée du désert de Quseir jusqu’à Qéna depuis bien avant l’époque pharaonique, cf info à la fin du post) une étendue d’herbacées (ou graminées ?) alimentée par des rigoles d’eau traçant leur chemin sur un sol recouvert de sel ! Mais ne serait-ce pas du natron ?

 

 

 

 

 

Nous sommes entourés de montagnes de grès et/ou de calcaire (traces blanches sur le sol), mais aussi de silex.

 

Différentes pistes s’offrent à nous pour découvrir ce paysage aride dont le sol est recouvert de fragments, plus ou moins gros, de roche provenant des montagnes : du vrai bonheur pour la personne qui ne conduit pas le quad, déjà que je suis assise à moitié sur le porte bagage, je suis contente d’être équipée côté sous vêtement du haut !!! et si vous avez déjà conduit un quad, vous devez connaitre la difficulté de celui-ci à tourner, j’avoue avoir eu quelques frayeurs…

 

 

 

 

C’est inimaginable ce que la nature peut nous offrir, le spectacle est grandiose, et à perte de vue : malgré le manque de végétation et une certaine uniformité des couleurs, le paysage est magique. il faut le faire au moins une fois dans sa vie pour le comprendre.

 

 Après 2h de promenade, nous retournons à notre point de départ, l'hôtel Flamenco à l'entrée de Quseir, sur de la route de Safaga-Marsa Alam.

 

Bon, personnellement, j’ai préféré notre petite excursion en moto… j'ai un peu du mal avec le côté touristique de l'excursion.

 

 

Pas de routine pour les yeux, les montagnes alternent avec des espaces plats au détour desquels apparait parfois un acacia perdu au milieu de cette immensité ou un camp de bédouins (chiens de garde des pistes et différentes infrastructures du désert).

 

 


 

Ouadi Hammamat

 

La route traversant le ouadi Hammamat et permettant ainsi de rejoindre Louxor en passant par Qéna en 2h/2h30, au lieu des 4h30 par la voie officielle (Quseir-Safaga-Louxor), est interdite aux touristes. Il y a encore quelques années, on pouvait l’emprunter moyennant un « shaï » (ou bakchich) mais maintenant cela est devenu impossible. Pourtant, celle-ci est magnifique et vous plonge dans le passé de la région. Mais cela peut se comprendre étant donné l’état de la route. A côté de la nouvelle autoroute joignant Safaga à Marsa Alam, cette dernière fait effectivement figure de parent pauvre : absence de marquage, nombreux trous (plutôt même des cratères), bitume (enfin ce qu’il en reste) alternant avec le sable… de nombreux accidents ont lieu mais rien n’y change. Et pourtant, c’est la route la plus empruntée depuis Qéna pour approvisionner Quseir en légumes, fruits et autres produits.

 

Le Ouadi Hammamat est connu depuis l'Antiquité : c’est un oued sur la route caravanière de Coptos, permettant de relier le Nil à la mer Rouge. Son importance en tant que voie d'accès à la mer était telle qu'au premier millénaire avant notre ère, la mer Rouge était appelée mer de Coptos. Cette vallée a été exploitée sans interruption pour ses mines d'or et de quartz, ses carrières de granit et de grauwacke ( appelé « Pierre de Bekhen »), de l’Ancien Empire à l’époque romaine. Elle permettait ainsi de rejoindre le port de Quseir d’où partaient les navires vers le Pays de Pount.

Sous Sésostris Ier, la construction du temple de Karnak rend nécessaire l'extraction d'une pierre gris-vert sombre, le grauwacke, pour la réalisation des statues monumentales. Une inscription détaille l'organisation d'une expédition de ce type à la fin du règne de Sésostris Ier qui nécessita le déplacement de 19 000 personnes afin de rapporter 60 sphinx et 150 statues dans la vallée  (source Wikipédia)

 

Des nombreuses inscriptions rupestres jalonnent la route. Parmi celles-ci, des prières, des remerciements aux divinités, le plus souvent Min et Hathor sous la protection desquels le site était placé, et des rapports d'expéditions, gravés en hiéroglyphes.

Son importance continue sous l’administration perse preuve en est l’érection provenant d’une statue de Darius 1er en pierre extraite du  Ouadi Hammamat

 

C'est sous la domination grecque et surtout romaine que  vont être établis des ports de commerce durables d’échange avec l'Arabie et les Indes sur la côte de la mer Érythrée. Une exploitation systématique des vastes carrières et des riches mines du Ouadi Hammamat va être mise en place.

 

Sous la domination musulmane, l'exploration du Ouadi Hammamat continue. Mais aux alentours du 14éme siècle, sous les Mamelouks, les carrières et les mines sont abandonnées au profit de la seule utilisation de la route comme raccourci au pèlerinage vers La Mecque. 

 

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